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110 ESTIIETIQTJF. DT" RYTHME

miqiie est pleine, tintante ou tronquée, suivant que la forte secondaire de la dernière mesure est séparée par une faible de la forte principale, la suit immédiatement ou est remplacée par un silence. Elle est en outre mascu- line ou féminine, suivant qu'elle se termine par une forte (principale ou secondaire) ou par une faible (i). La cadence rythmique peut donc présen- ter au moins six formes : cadence pleine masculine, | J J J (2), cadence pleine féminime, | J J J J, cadence tintante masculine, | JJ, cadence tintante féminine, | J J J , cadence tronquée masculine, | J , cadence tronquée fémi- nine J J(3). Les terminaisons féminines sont beaucoup plus rares que les masculines, surtout dans les langues germaniques, telles que l'anglais. Ce que bien souvent on appelle improprement de ce nom n'est autre chose qu'une cadence tintante masculine. La cadence rythmique n'indique pas par elle-même la fin d'une section ; elle lui donne seulement un caractère spécial. Elle ne peut la marquer que par le renforcement de la forte prin- cipale.

Pauses temporelles.

^ 126. Par suite de la tendance que nous avons à prolonger les sons forts, le renforcement métrique entraîne une pause temporelle, qui porte sur le temps entier et souvent sur toute la mesure ; nous savons, d'ailleurs, que la durée est un des facteurs de l'énergie totale du son et qu'elle le fait aussi ressortir en l'imposant davantage à notre attention. En s'arrêtant plus long- temps sur la dernière note que sur les précédentes, on contribue sans doute à donner une impression d'arrêt, de repos. Cette pause temporelle est presque toujours indiquée dans la notation à la fin des périodes, où elle est naturellement plus considérable qu'ailleurs. Elle subsiste quand disparaît la pause intensive et représente alors à elle seule le renforcement métrique. La faible finale, qui à la fin de la période se chante sur la toni- que, participe d'ordinaire à la pause temporelle et peut même la recevoir à l'exclusion de la syllabe précédente, quand celle-ci est naturellement brève et non prolongeable (/i).

(i) « La dernière note d'un rythme féminin est faible, doit être enchaînée à celle qui la pré- cède et délicatement enlevée en même temps que celle-ci » (M. Lussy, Expression mas., p. 6i).

(2) La note finale peut avoir plus ou moins de valeur. Ce ne sont là, d'ailleurs, que des types généraux. Il ne faut pas oublier que dans les mesures ternaires, le troisième temps est moins faible que le deuxième. Dans certaines métriques on distingue une terminaison masculine mo- nosyllabique et une terminaison masculine dissyllabique, suivant que le temps fort final com- prend une syllabe ou deux (v. r<= Partie, § 25o, Rem.).

(3) Ces formes se trouvent aussi dans les mesures intérieures ; elles en représentent le rcm- plissafje.

(4) « La mélodie a différents moyens de marquer ses repos: 1° par une note plus longue que celle qui la précède « (Reicha, Traité de mélodie, Paris, 181 4, p. n, note). — « Plus la der- nière note d'un rythme masculin \^= phrase masculine] a de valeur [= durée], plus elle doit être forte » (Lussy, Exp. mus., p. 61. M. Lussy, qui parle de l'interprétation d'une mélodie écrite, renverse naturellement le rapport de cause à effet). — « Le grand accent [= renforcement métrique principal] tombe sur l'ictus initial quand le rylhmo commence par luic grande valeur;