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Inventaire. — L’inventaire doit être fait dans les trois mois qui suivent le décès du mari.

En cas de divorce ou de séparation, l’inventaire est souvent dressé dès le début du procès ; toutefois, il peut être établi après que le divorce ou la séparation sont définitivement prononcés.

Chaque fois que la femme craint que le mari n’ait contracté des dettes qu’elle ignore, elle a donc grand intérêt à faire inventaire, puisque cela lui permet, ou d’accepter la communauté sans courir le risque de payer plus qu’elle n’aura reçu, ou bien de renoncer, si le passif est plus élevé que l’actif.

Renonciation à la communauté. — La veuve qui a fait un inventaire peut renoncer à la communauté, par déclaration au greffe du tribunal, dans les trois mois et quarante jours qui suivent le décès du mari. Passé ce délai, la veuve qui a fait inventaire peut encore renoncer, mais elle est tenue de payer les frais faits contre elle par les créanciers.

La femme divorcée ou séparée de corps qui n’a pas, dans les trois mois et quarante jours après le divorce ou la séparation définitivement prononcés, accepté la communauté, est censée y avoir renoncé.

La femme qui renonce perd tout droit sur les biens de la communauté, même si elle est mariée sans contrat ; sur les meubles et valeurs mobilières qui étaient sa propriété avant le mariage, aussi bien que sur ceux qui lui ont été donnés ou dont elle a hérité pendant le mariage. Elle retire seulement le linge et les vêtements à son usage. Toutefois, elle a le droit d’opérer la reprise de ses biens personnels, conformément aux règles établies pour la communauté légale et pour la communauté réduite aux acquêts.

Elle ne participe pas au payement des dettes de la communauté, à moins qu’elle ne se soit engagée en même temps que son mari, soit en signant un contrat, soit en signant des billets à ordre, une reconnaissance de dettes, etc.

Droits de la veuve. — La veuve, soit qu’elle accepte la communauté, soit qu’elle y renonce, a droit pendant trois