Page:Verone - La Femme et la loi.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.

PRÉFACE

L’Y. W. C. A., si fraternellement préoccupée de la question passionnante du féminisme en France, a de suite compris tous les services que pourrait rendre une large diffusion de l’ouvrage présenté aujourd’hui au public sous le patronage du Conseil national des Femmes françaises, très heureux de voir combien est apprécié le travail de sa distinguée collègue, Mme Maria Vérone.

C’est avec un sentiment de confiance absolue dans l’heureux développement moral et intellectuel de la femme française que nous entrons dans la phase nouvelle que nous apporte la paix après ces années de luttes, d’angoisses et de deuils.

Au point de vue de l’endurance et de l’intelligence pratique, la Française s’est révélée sous un jour qui a fait l’admiration de tous ceux qui jusqu’alors ne lui accordaient guère que des qualités de grâce, de finesse et d’intuition. Mais, osons le dire, elle est, hélas, excessivement ignorante des lois qui la concernent. Cela s’explique assez, puisqu’elle a toujours été tenue en tutelle. Il a fallu les événements tragiques que nous venons de traverser pour lui faire comprendre que, tant qu’elle restera ignorante des lois la concernant, elle et ses enfants, elle ne pourra pas profiter de ses nouveaux droits. Tandis que si elle est à même de les discuter, elle pourra arriver enfin à obtenir la sage liberté doublée d’autorité à laquelle toute femme vraiment femme doit aspirer et qui apportera dans la famille un esprit de respect et de justice.

Nous ne saurions donc assez recommander l’étude du livre la Femme et la Loi, de Mme Maria Vérone, l’éminente avocate, véritable apôtre du féminisme sage et ardent, dont le patriotisme éclairé et dévoué a déjà, tant fait pour ouvrir l’in-