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LA NOUVELLE ÉQUIPE

Puis, après leur avoir serré la main :

— Et n’oubliez pas qu’à dix heures, c’est l’extinction des feux, dit-il. N’allez pas vous faire arrêter en contrevenant aux ordres du gouverneur militaire de Paris, notre maître depuis ce matin.


IX


Le jeune ménage Lenormand habitait, au 5e étage, un petit appartement modeste et charmant pourvu d’un grand atelier d’artiste.

À l’appel du timbre d’entrée, ce fut Éliane qui vint ouvrir. Elle avait les yeux rouges. Dans sa robe flottante, sa taille qui commençait à s’alourdir indiquait chez elle aussi des promesses de maternité.

— Bonjour Liane, dit Maurice, qui n’avait point vu sa sœur depuis près de deux mois.

La jeune femme embrassa son frère, puis Jeanne qui la serra tendrement dans ses bras.

— Louise n’est pas rentrée encore ? demanda Léon.

— Non.

— Et Julien, où est-il ?

— Dans son atelier, il travaille.

Maurice eut une exclamation :

— Il travaille ! dans un pareil moment ?

— Oui, il veut finir différentes choses.

— Ma petite Liane, questionna Maurice, ne doit-il pas partir ?

— Il part mardi.

— Nous allons le déranger, dit Jeanne.

— Mais non, il vous attend ; venez.

Les précédant, Éliane se dirigea vers l’atelier.

— Julien, dit-elle, les voici.

Debout devant son chevalet, Julien Lenormand, en