Page:Vernet - La nouvelle équipe, 1930.pdf/357

Cette page a été validée par deux contributeurs.
351
LA NOUVELLE ÉQUIPE

— En principe, non. C’est le bonheur de Rolf, et le mien par surcroît. La difficulté sera peut-être de trouver près d’ici un appartement.

— Remarquez, continua-t-il, après un moment de réflexion, que je n’ai point besoin d’un grand appartement, si Rolf conserve sa chambre ici, et si moi-même je dîne ici tous les soirs. Il me suffirait, à la rigueur, de trouver une chambre.

Une pensée soudaine traversa l’esprit de Pierre.

— Eh bien, dit-il, je crois que j’ai trouvé la clé du problème.

Tous les deux le regardaient interrogativement.

— Tout d’abord, continua-t-il en présentant à Didier un papier qu’il venait de tirer de sa poche, tout d’abord, cher ami, prends connaissance de cela.

Alexandre prit le papier qu’on lui tendait. C’était la convocation adressée à Pierre, lequel était invité à se rendre à Nancy, le 6 novembre.

Machinalement, après avoir lu, Didier repliait la feuille, la tendait à Pierre.

— Je n’ai pas voulu qu’on t’apprenne cela à ton arrivée, dit le jeune homme, pour ne pas assombrir la joie que nous éprouvions tous à nous retrouver. Je me proposais de ne t’en entretenir qu’à la fin de notre réunion. Mais il faut, cependant, que nous abordions le sujet.

Brusquement Alexandre oublia ses préoccupations personnelles pour ne plus songer qu’à la gravité de la situation de son ami.

— Il le faut, dit-il vivement. Que comptes-tu faire ?

— Mais ce que j’ai décidé, refuser de partir.

Jeanne, maintenant, était tombée dans une rêverie douloureuse. Son fils, doucement, se rapprocha d’elle, prit sa main.

— Ma mère aimée, dit-il, sois forte si tu ne veux pas que je sois désespéré. Tu m’as toujours compris…