Page:Vernet - La nouvelle équipe, 1930.pdf/347

Cette page a été validée par deux contributeurs.
341
LA NOUVELLE ÉQUIPE

Il sourit.

— Ah, dit-il, chère Madame, vous n’avez pas voulu que l’équilibre soit détruit. Vous aviez une seconde fille, et je vois que vous avez trouvé un second fils.

La veuve de Maurice regarda les deux jeunes couples. Puis elle dit de sa voix tendre :

— C’est l’amour qui est vainqueur, avez-vous dit l’autre jour, Monsieur Didier. Puissiez-vous avoir dit vrai pour l’humanité entière.

Alexandre Didier surmonta son émotion.

— Le bonheur de l’humanité est fait de tous les bonheurs, dit-il. C’est pourquoi les hommes ont le devoir d’être heureux quand ils peuvent l’être.

Puis, se tournant vers Jean :

— À propos, j’ai reçu le mot par lequel tu m’apprends ta décision pour la Charente. Tu me demandes la date du départ. Dans une quinzaine de jours sans doute.

— C’est entendu, répondit le jeune homme.

— Et maintenant, j’ai encore un service à vous demander, ajouta Didier. Je m’adresse à vous, Hélène et Pierre. Vous serait-il agréable d’accompagner les deux enfants dans le Wurtemberg ?

— Vous n’y allez donc pas, vous, Monsieur Didier ? demanda Jeanne.

— Non, chère amie. Je vous avoue qu’il m’est plutôt pénible de retourner là-bas. L’année dernière j’ai compris que le séjour ne me valait rien. J’ai besoin de ma force, vous le comprenez.

— Je vous comprends, ami.

— Et je songeais, ces jours-ci, que peut-être ce voyage ne déplairait pas à mes jeunes amis.

Alexandre Didier ne pouvait certes pas leur faire une proposition plus agréable.

— Partez le plus tôt possible, dit-il, quand il eut