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LA NOUVELLE ÉQUIPE

du recours à la guerre pour régler les différents des Nations. Maintenant que la guerre est répudiée en tant qu’instrument de politique nationale, le principe de la Nation armée ne peut plus se soutenir. Pourquoi une armée, puisque toutes les grandes nations du monde, celles-là même qui représentent aujourd’hui les plus grandes forces militaires, se sont engagées à ne plus jamais utiliser la force des armes ?

Un nouveau venu demanda :

— Et les guerres de sanction, cependant ?

— Les guerres de sanction ? Mais, voyons, c’est à présent une idée périmée. Le pacte Kellog dit ceci : « Que les règlements ou la solution de tous les différents ou conflits, de quelque nature ou de quelque origine qu’ils puissent être, ne devront jamais être cherchés que par des moyens pacifiques. » Ce sont là les termes mêmes de l’article II. Or, une guerre de sanction n’est pas un moyen pacifique, je pense ?

— Très juste.

— La conclusion logique du pacte Kellog, c’est donc, redisons-le encore une fois, le désarmement. Seulement, il me paraissait nécessaire de demander, dès maintenant, la suppression du service obligatoire. Après la signature du pacte, on ne peut plus obliger personne à être soldat.

— Une armée de métier, alors ?

— Jamais de la vie. Nous ne voulons de la guerre pour personne, l’ayant répudiée pour nous. Nous n’acceptons pas que d’autres la fassent en notre nom, car, en toute logique, une armée de métier en France, ce serait encore l’armée française, et nous serions responsables de ses crimes.

— Alors, la solution ?

— La solution, c’est toujours le désarmement. Mais en attendant, et comme nous n’ignorons pas que le désarmement ne pourra s’accomplir en un tournemain,