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LA NOUVELLE ÉQUIPE

— Je lui promets ma visite. Cela calmera ses inquiétudes, et le fera penser à autre chose. Il va chercher dans ses relations militaires de Saumur quels jeunes lieutenants ou capitaines il pourrait bien me présenter cette année. Vois-tu quelle belle revanche ce serait pour lui s’il pouvait marier sa petite-fille à un officier ?

— S’il y réussissait, pourtant ?

— Oh ! chère mère, à quoi vas-tu penser, voyons. Si je suis la petite-fille du général Delmas, je suis la fille de Maurice Bournef.

Jeanne, pensive, songeait au temps où elle bataillait contre son père pour épouser l’homme de son choix.

— Notre cœur a des replis qui nous surprennent nous-mêmes, dit-elle.

Doucement, Henriette passa la main sur la chevelure maternelle, où des fils d’argent, à présent, se mêlaient par endroits aux fils blonds.

— Sois tranquille, mère chérie, je connais mon cœur tout entier, et je suis sûre de lui. Et celui qui partagera ma vie, tu pourras le nommer ton fils sans arrière-pensée et sans amertume.


IX


Le Centre français des Quakers avait mis à la disposition de la Nouvelle Équipe l’une de ses salles de réunion. Chaque semaine le Comité y tenait une permanence, et deux fois par mois, les fondateurs, les adhérents, les sympathisants, se réunissaient pour discuter, envisager les campagnes de propagande qui pouvaient utilement être faites, étudier les questions de l’actualité. Le plébiscite continuait toujours à se couvrir de signatures. La revue devenait plus appréciée et se faisait une place bien marquée dans la presse