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LA NOUVELLE ÉQUIPE

— L’année prochaine, avait-il dit, je veux venir avec Liane.

Et Martha Steinitz, qui connaissait toute la douloureuse histoire de la famille Bournef, avait dit à Henriette :

— Il faudra amener la petite fille. Elle sera de la famille puisqu’elle est un peu la sœur de Rolf à présent.

— Et puis, on s’entend bien tous les deux, avait déclaré le jeune garçon.


VIII


La pétition des Normaliens fut publiquement connue au début de novembre. Elle fit sensation. Renonçant à l’idée d’une démonstration d’ensemble de toutes les grandes Écoles, nos amis s’étaient bornés à grouper pour cette action les seuls élèves de Normale Supérieure. Sur l’instigation de Didier, on avait également renoncé à demander la suppression totale de toute préparation militaire.

— Il faut, avait-il dit, donner à votre pétition le plus de chances de succès. Pour qu’elle retienne l’attention du plus grand nombre gardez-vous de lui donner une allure révolutionnaire, appuyez-vous simplement sur les droits de l’homme, sur le principe de liberté morale. Si vous dites : plus de service militaire…

Pierre l’avait interrompu.

— Je n’ai pas dit que la pétition prendrait position contre le service militaire, mais seulement contre la préparation militaire dans les écoles.

— Je t’ai compris. Mais on peut faire mieux encore, pour réunir d’abord une plus grande quantité de signatures parmi les Normaliens, ensuite un plus grand nombre de suffrages dans le public. Car notez bien que c’est là le point essentiel, obtenir de la sympathie. Bor-