opposer le service civil destiné, lui, à soulager l’humanité.
— Nous en causions précisément avant-hier, répondit Pierre ; et je disais que vous n’alliez pas manquer d’y songer.
— J’ai déjà rédigé un article pour notre numéro. Je dis que ce serait, pour beaucoup d’entre nous, une excellente occasion d’employer nos vacances. Qu’en pensez-vous ?
— C’est parfait.
— D’ailleurs, vous savez que j’y songe réellement pour moi. Vers la mi-juillet, je dois conduire Rolf à ses grands-parents. Alors, j’ai pensée me rendre du Wurtemberg au Lichtenstein, après avoir passé une huitaine près de la famille Steinitz.
— Ce sera dur, Monsieur Didier, fit observer Jeanne Bournef.
— Pas plus dur que la vie des tranchées.
— Vous avez raison, dit vivement Jeanne.
— Et puis, chère Madame, j’ai été un terrien pendant trois ans, moi.
— C’est juste.
Alexandre ajouta.
— Et voyez-vous, je ne demandais qu’à le rester.
Pierre, depuis un moment pensif, se tourna vers sa mère.
— Chère maman que dirais-tu si j’imitais Didier ?
— Toi, Pierre ! mais tu n’es pas habitué…
— Je m’habituerai, maman.
Remarquant l’air soucieux de sa mère, Pierre alla vers elle, l’embrassa.
— Ne crains rien, mère chérie, je suis fort. Donne-moi ton consentement.
— Je te le donne, dit Jeanne, en répondant au baiser de son fils.
— C’est admirable, cria Didier.