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LA NOUVELLE ÉQUIPE

une force vivante et agissante. Si nous le laissons se cristalliser dans les Chancelleries, il est certain qu’il ne sera qu’un traité de plus parmi tant d’autres. C’est ce que je me propose de dire dès qu’il sera devenu chose concrète.

— Ne croyez-vous pas, Monsieur Didier, demanda Henriette, que s’il est ratifié par les Nations, il y aurait lieu pour nous, d’entreprendre à ce sujet une nouvelle campagne ?

— Si je le crois Mademoiselle Henriette ; mais vous exprimez là ma pensée absolue.

— D’autant plus, ajouta Jean, que la mise hors la loi de la guerre, c’est le premier point de notre programme, la première déclaration de notre plébiscite.

— Ce qui indique que nous étions dans la bonne voie, dit Pierre.

Hélène adressa au jeune homme un doux sourire.

— L’Équipe de la paix ne peut être que dans la bonne voie, dit-elle. Puisse cette première étape, en se réalisant, être d’un heureux augure. Après la guerre hors la loi, le désarmement.

— Mademoiselle Hélène, fit Didier, vous exprimez là, très plaisamment, une forte vérité. La guerre hors la loi appellera fatalement le désarmement. Quand l’esprit marche, il faut que le monde marche avec lui. La condamnation de la guerre, c’est la condamnation de l’armée, puisque l’armée est l’instrument qui permet la guerre. Si la guerre est mise hors la loi, le désarmement viendra.

— Souhaitons qu’il vienne vite, dit Jeanne.

— Il viendra, Madame Bournef, croyez-le. Ce sera long et difficile je vous l’accorde, car on ne peut pas extirper sans efforts une plante qui a poussé de millénaires racines dans le champ de la pensée humaine. Mais il viendra par ce que, quoiqu’on en dise, le progrès moral marche toujours à nos côtés. Le désarmement,