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LA NOUVELLE ÉQUIPE

— Va mère, l’amour triomphera. Il ne faut pas désespérer de l’humanité.

— Oh ! je n’en ai jamais désespéré, dit Jeanne.


VI


Nous franchirons une période de près d’une année, et nous retrouverons La Nouvelle Équipe en mai 1928. Elle avait fait du chemin. La Revue, en propageant l’idée du désarmement, en développant les thèses de nos jeunes amis, avait groupé autour d’elle la sympathie de tous les pacifistes dont le nom faisait autorité, Armand Charpentier, l’auteur d’un très bel ouvrage documentaire La Guerre et la Patrie, Victor Margueritte que son Appel aux Consciences plaçait au premier plan des pionniers de la paix, Han Ryner, le vieil apôtre de la pensée libre, Grillot de Givry, qui, dans une remarquable étude sur le Christ et la Patrie avait magistralement souligné la grande erreur des Chrétiens et leur responsabilité dans les guerres qui avaient ensanglanté le monde après la venue du Christ ; Georges Pioch, toujours sur la brèche pour la défense des objecteurs de conscience ; enfin le savant Langevin, le philosophe Alain, Gouttenoire de Toury, Charles Gide, Georges Demartial, Félicien Challaye, et le grand et noble Romain Rolland, dont l’attitude en 1914 avait sauvé la conscience humaine. Des femmes aussi, militantes éprouvées, dont cette Andrée Jouve, amie et disciple de Romain Rolland, avaient répondu à l’appel de Didier et de ses amis.

Le plébiscite, qui n’avait pu être lancé qu’en janvier, circulait maintenant dans tous les milieux où la paix était étudiée. Il se couvrait de signatures, pas assez vite au gré de la jeune équipe qui eût voulu des réalisations plus rapides.