Page:Vernet - La nouvelle équipe, 1930.pdf/291

Cette page a été validée par deux contributeurs.
285
LA NOUVELLE ÉQUIPE

Toutes les mains se levèrent et de multiples « oui » se firent entendre.

— Voici donc ce que nous proposons. Une pétition portant sur ces points essentiels : La mise hors la loi de la guerre ; — le désarmement intégral et immédiat ; — la destruction du matériel de guerre, et la cessation de toute industrie publique ou privée des armes. Cette pétition nous la ferons circuler par tout le pays pour qu’elle soit couverte de signatures. Nous vous faisons remarquer que nous n’inventons rien. De semblables plébiscites ont été organisés en Angleterre, en Allemagne, aux Pays-Bas. Ils ont recueilli dans les deux premiers pays des centaines de mille de signatures. Nous estimons nécessaire de tenter en France une pareille action. Ainsi nous entendons réaliser le but précisé par notre revue : « La Paix par la Volonté des Hommes ». Si nous sommes d’accord, nous mettrons sur pied une grande réunion publique le mois prochain, avant l’ouverture des vacances ; et nous commencerons notre consultation dès l’automne.

À nouveau des réponses affirmatives furent lancées.

Alexandre Didier, alors, lut le texte du plébiscite, qu’on trouva très bien rédigé ; après quoi il dit :

— Mes Camarades, voici notre travail terminé. Toutefois, avant de nous séparer, je vous demande de prêter toute votre attention à notre amie, Mme Bournef, qui a quelque chose à vous dire.

Jeanne se leva. Elle était pâle et résolue. Dans ses yeux tendres, on eût dit que des larmes étaient cristallisées.

Dans la salle, le silence s’était fait profond et attentif.

— Mes amis, dit-elle, vous m’excuserez. Je n’ai point l’habitude de la parole. Je vous parlerai donc simplement, au fil de ma pensée et sous l’inspiration de mon cœur.