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LA NOUVELLE ÉQUIPE

possibilités qu’ils portent en eux, au lieu de les diviser en les dressant les uns contre les autres. Pendant qu’ils se chamaillent, la poignée de ceux qui ont intérêt à leur division font leurs petites affaires.

On marcha quelque temps en silence, puis Pierre demanda :

— Et notre numéro de mai, va-t-il bientôt sortir ?

— Demain ou après-demain.

— Savez-vous, dit Jeanne, que nous avons à présent bien près de cinq cents abonnés, ce qui est un beau chiffre si l’on considère que cinq numéros seulement sont parus.

— Oui, Madame Bournef, c’est encourageant.

— Monsieur Didier, ne croyez-vous pas le moment venu de tenter à nouveau ce groupement si malencontreusement avorté l’année dernière. Avec la Revue, qui vous constitue un programme, les difficultés du début sont aplanies.

— J’y pensais justement ces jours-ci. La loi Boncour doit nous faire prendre une position très nette. Je l’indique catégoriquement dans mon article du numéro qui va paraître. Je crois qu’il serait bon de réunir nos amis et d’envisager une action plus cohérente et plus précise que celle du nouveau Comité.

— Cependant, demanda Jeanne, vous ne vous séparez pas absolument de lui.

— Nullement. Nous lui avons donné notre adhésion, restons-y. Il faut au contraire que notre voix y soit entendue. Mais nous avons à poursuivre notre propre tâche. C’est d’ailleurs bien ainsi que l’ont entendu les initiateurs du Comité Boncour.

Quelques jours plus tard, nous retrouvons dans l’arrière salle de la taverne du boulevard Saint-Michel, tous ceux qui assistaient l’année précédente à l’essai de constitution d’une fédération pacifiste. D’autres s’y étaient joints, des normaliens, amis de Jean et de