Page:Vernet - La nouvelle équipe, 1930.pdf/280

Cette page a été validée par deux contributeurs.
274
LA NOUVELLE ÉQUIPE

tier parlant au nom des pacifistes intégraux, se déclarant contre toutes les guerres, quelles qu’elles fussent, on put entendre des délégués communistes qui affirmèrent que la guerre impérialiste seule était condamnable et que la guerre révolutionnaire était sacrée.

— Nous ne voulons pas de l’armée bourgeoise, mais nous savons bien que l’armée prolétarienne sera toujours nécessaire.

L’un d’entre eux précisa même :

— Nous ne sommes pas des pacifistes. Qu’il faille verser le sang, nous savons bien que c’est une nécessité. Mais si nous devons y recourir ce sera le sang bourgeois, et non le sang du peuple, qui rougira nos mains…

Révolté, Jean Tissier se tourna vers Alexandre.

— En vérité, je me demande ce que nous faisons avec ces gens-là, nous autres, dit-il.

— Quelle horreur ! dit Pierre à son tour.

— Sortons ! déclara Jeanne, je ne veux plus entendre ces choses.

— Oui, répondit Didier, nous en avons assez entendu. Au reste, toutes leurs thèses nous les connaissons.

Tous les quatre sortirent. Ni Hélène, ni Henriette n’étaient venues ce soir-là. Didier fit remarquer que c’était bien heureux.

— Il ne faudrait pas que Mlle Hélène perde sa confiance dans l’amour, dit-il. Et de pareils discours ne réconfortent pas.

— Oh ! la confiance d’Hélène est robuste, dit vivement Pierre.

— Notez qu’elle a raison. Les prêcheurs de haine et de massacre, au fond, ne sont qu’un bien petit nombre dans l’humanité. Le malheur c’est qu’ils font beaucoup de bruit et qu’on les croit très nombreux. Mais je crois, moi, que les gens sont bien plus paci-