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LA NOUVELLE ÉQUIPE

Alexandre Didier demanda :

— Il faudrait d’abord qu’on définisse le programme du Comité.

— Mais son titre l’indique : contre le projet de loi Paul Boncour.

— C’est entendu. Mais c’est presque un titre négatif, cela. Il nous faudrait un programme positif pour asseoir notre action et savoir où nous allons. Qu’opposons-nous au projet Boncour ?

— Nous n’avons rien à opposer ; nous ne voulons pas du projet, voilà tout ; nous exigeons que la Chambre ne vote pas la loi.

— C’est tout ?

— Mais oui.

— Eh ! bien, c’est insuffisant.

Des protestations s’élevèrent. Michel Grandjean, à son tour parla.

— Je m’associe à Didier, dit-il. S’opposer à la loi Boncour c’est bien, mais c’est en effet insuffisant. C’est laisser croire que nous trouvons l’organisation actuelle de l’armée à notre gré.

— Très bien ! dit quelqu’un.

— Nous autres, à la Nouvelle Équipe, nous avons pris une position nette. Nous avons dit : Nous voulons toute la paix et nous sommes contre toute la guerre. Ce n’est pas seulement la loi Boncour que nous repoussons, ce sont toutes les lois militaires. Qu’on organise l’armée comme on l’entendra, elle sera toujours une menace de guerre.

Il y eut quelques applaudissements. Jean Tissier cria :

— Nous voulons le Désarmement.

Les protestations recommencèrent. Gabrielle Duchêne, à nouveau, parla.

— Voilà bien la difficulté, dit-elle. Nous voulons faire un Comité contre la loi Boncour, nous invitons