Page:Vernet - La nouvelle équipe, 1930.pdf/269

Cette page a été validée par deux contributeurs.
263
LA NOUVELLE ÉQUIPE

Roger Bournef l’avait triomphalement rapportée à sa mère.

— Pourquoi ne fais-tu pas partie du Comité ? demanda Louise.

— J’en fais partie, maman, mais je n’y figure pas. Je ne l’ai pas voulu.

— Pourquoi ?

— J’ai mes raisons. Tu les comprendras bientôt, sois tranquille.

La lecture de la Revue intéressa Louise. Elle écrivit à Didier : « Il faut qu’on vous lise beaucoup. Il faut faire beaucoup de propagande. Disposez de moi pour le travail, c’est tout ce que je peux offrir ; mais je l’offre de tout mon cœur. »

Le second numéro venait d’être lancé, et recueillait le même succès, lorsqu’on commença à parler, dans les milieux de la politique, du projet de loi Paul Boncour, qui allait être discuté à la Chambre dans le courant de février.

— Notre revue est née juste à pic, qu’en pensez-vous Didier ? demanda Jean Tissier.

— Absolument. Il va falloir préparer un bon numéro. Mais nous attendrons celui de mars. Je veux suivre les débats dans l’Officiel et relever tous les points du projet.

Dès que le projet de loi tendant à militariser la nation entière fut mis en discussion, toute la jeune équipe se passionna autour de la lecture des journaux.

— Ce qui me surprend, dit un jour Pierre Bournef, c’est la quasi indifférence populaire.

À quoi Jean Tissier répondit :

— Pourquoi cela te surprend-il ? Le peuple est vacciné de militarisme depuis plus d’un siècle. Un peu plus ou moins de virus, que veux-tu que cela lui fasse ?

— Mais cette loi est dangereuse.

– D’accord. Je ne prétends pas le contraire, tu