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LA NOUVELLE ÉQUIPE

— Et puis, nous avons bien le temps de songer aux grades, dit gaiement Henriette.

— Cela fait riche, cependant, des titres et des grades, fit Alexandre malicieusement.

Henriette reprit :

— Si vous y tenez tant, moi je propose maman au grade de fondatrice.

— Ce serait juste, Mademoiselle Henriette, approuva Didier, puisqu’elle en est l’inspiratrice.

— Mais c’est bien inutile, dit Jeanne, je ne veux aucun titre dans votre revue. Je me contenterai de vous faire les adresses de vos abonnés.

On se quitta, ce soir-là, sur de nouveaux projets. On allait étudier l’idée de la revue pour la lancer dès l’automne. Les vacances n’étaient pas une époque favorable.

Quelques jours plus tard, Alexandre Didier recevait une lettre de Martha Steinitz. Frida allait beaucoup plus mal et le réclamait.

« Si vous êtes libre de vos vacances, ajoutait la mère, venez donc les passer ici… »

Ce fut vite fait. Le temps de faire viser son passeport, et Alexandre reprenait le chemin de Wurtemberg. Une grande douleur l’y attendait, Frida était presque mourante.

— Je n’aurais pas voulu partir sans vous revoir lui dit-elle. Mais voyez-vous ce sera mieux ainsi. Je me sentais si seule entre la pensée de mon cher mari, et celle de votre si chère affection…

— Frida ! vous m’aimez donc aussi ?

— Cher ami, je n’ai plus à vous le cacher. Mais vous savez bien que notre union était impossible.

— Ah ! ne dites pas cela.

— Si, je le dis. Il y a trop de choses, voyez-vous…

Il ne répondit pas. Ne l’avait-il pas pensé aussi ?

Elle reprit :