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Troisième Partie

LA « NOUVELLE ÉQUIPE »


I


Lorsqu’Alexandre Didier était venu faire ses adieux à Maurice Bournef en annonçant qu’il s’engageait, on se souvient que Jeanne lui avait demandé si sa mère approuvait son geste. Le jeune homme avait répondu par l’affirmative.

Alexandre Didier était alors dans sa vingtième année et venait d’être reçu au concours de Normale Supérieure Il se destinait à la philosophie. Il avait toujours été brillant élève, et ses maîtres lui prédisaient un avenir riche de réalisations.

Son père, rédacteur au Ministère des Finances, était un de ces hommes qu’on a coutume de dénommer « français moyen ». Fier de posséder un fils unique doué de tant de capacités d’avenir, il n’avait rien négligé pour faciliter ses études, et lui permettre d’avancer rapidement. Sa mère, de son côté, l’avait gâté et choyé, comme font toutes les mères dont la tendresse et la sollicitude n’ont à se dépenser que sur un seul enfant.