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LA NOUVELLE ÉQUIPE

— Ah ! vraiment. Et bien, rassurez-les. Ce garçon est très bien.

— Mais encore ?

— Il est très bien, je vous le répète. Il ne lui est arrivé aucun mal.

— Dites-nous au moins où il est, Monsieur le Com missaire. A-t-il été arrêté ?

— Je n’ai rien à vous dire. Nous ne devons d’explications qu’aux familles. Et puisque les Bournef ne sont pas de sa famille…

— Mais il est leur ami, il était leur hôte. Il est tout naturel qu’ils désirent savoir ce qu’il est devenu.

— Je vous ai dit de les rassurer. Où il est, il est très bien. C’est le seul renseignement que je puisse vous donner.

Jean Tissier n’avait pas obtenu autre chose.

— Il est clair que Pagnanon a été arrêté, conclut-il ; mais dans quelles conditions ? Quelle accusation pèse sur lui ? Nous ne saurons rien. Il faudrait que sa famille intervienne.

— Sa famille ! fit Jeanne ; mais quelle famille ? Sa mère se désintéresse de lui. Il a je crois une tante, à Grenoble, la sœur de sa mère. Mais il me semble lui avoir entendu dire qu’elle aussi le repoussait.

— Maman, dit Henriette, il faudrait prévenir notre ami Converset. Il pourrait écrire à cette amie de l’Isère qui l’a mis en relations avec Émile.

— Tu as raison. C’est le seul moyen de savoir quelque chose. Je vais écrire au Colonel ce soir même.

Jean prenait congé. Il était préférable qu’il ne s’attardât pas, puisqu’il fallait taire sa visite.

En serrant la main d’Henriette il lui dit :

— Et disposez de moi autant qu’il sera nécessaire, n’est-ce pas ? Ce n’est pas à vous à vous occuper de cette affaire.

— Et pourquoi ?