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LA NOUVELLE ÉQUIPE

— Y aurait-il quelque complication ? murmura-t-il Rapidement il lut :

« Cher Jean, disait la lettre, je crois pouvoir recourir à vous dans une circonstance assez délicate, devant laquelle je me trouve seule, maman étant en ce moment absorbée par ses deux malades.

« Il s’agit d’Émile Pagnanon. Vous savez que, parti de chez nous le 1er mai, au matin, il n’est pas revenu. Nous l’avons attendu en vain, depuis une semaine, espérant le voir apparaître d’un moment à l’autre. Ce matin, nous avons reçu une lettre du Commissariat du Xe arrondissement convoquant mon père et ma mère. Il n’est pas fait mention de l’objet de cette convocation ; mais nous supposons qu’il s’agit de lui. Maman n’a parlé de cette affaire ni à papa, ni à Pierre. Mais elle ne peut pas s’absenter en ce moment. Mon père ne va pas bien ; cette maladie de Pierre l’a tourmenté, et il est à la merci des moindres choses. Pour enlever tout nouveau souci à maman j’ai pris sur moi de m’occuper de cette démarche. Mais je suis ennuyée d’avoir à me rendre seule au commissariat. J’ai pensé que vous voudriez peut-être bien m’y accompagner. Si je ne me suis pas trompée, répondez-moi de suite, et fixez-moi un rendez-vous. »

Jean Tissier prit une détermination rapide. Il avait le temps de se rendre à Ville-d’Avray dans la soirée. Il prévint sa mère qu’on ne l’attendit pas pour dîner et partit.

Henriette ne fut nullement surprise de le voir arriver. Elle connaissait son dévouement. Tant que Pierre avait été en danger il était venu tous les soirs prendre de ses nouvelles. Il s’était montré très inquiet, à sa dernière visite qui remontait au dimanche, du mauvais état de santé de Maurice. Il était profondément attaché à cette famille Bournef.

– Vous avez bien fait de m’appeler, dit-il. Mais