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LA NOUVELLE ÉQUIPE

comme vous l’êtes, vous serez un jour, vous aussi, un pionnier de la paix.

— Oui, dit Henriette, les temps approchent où les jeunes affirmeront leur volonté de paix dans le monde.

Maurice enveloppa sa fille d’un long regard reconnaissant. Il aimait cette âme à la fois sensible et résolue, dans laquelle il avait souvent retrouvé la fermeté de ses convictions anciennes unie à l’élévation de pensée et de sentiment de Jeanne. Dans ses heures de désespérance, l’image des deux jeunes êtres qu’il laisserait derrière lui apaisait sa pensée et lui rendait sa confiance dans les destins de l’humanité.

Comme un écho, il répéta :

— La paix est dans la volonté des hommes.

Cependant, Jeanne s’adressait de nouveau à Émile Pagnanon.

— Vous irez donc demain voir le secrétaire de ce comité ?

— C’est mon intention. Mais je voulais vous adresser une prière, chère Madame.

— Dites ?

— Je voulais vous demander de m’accompagner près de lui. Je suis un peu sauvage, moi, je crains d’être maladroit, de ne pas savoir me présenter.

— Un ours des montagnes, dit Henriette en souriant.

— Justement.

— Eh bien, comptez sur moi, répondit Jeanne, j’irai avec vous.


VI


Dans le courant de l’après-midi du lendemain, Jeanne Bournef et le jeune instituteur de l’Isère se présentèrent au centre français des Quakers, avenue