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LA NOUVELLE ÉQUIPE

ce moment le Centre Quaker me paraît propre à jeter l’apaisement sur toutes ces colères.

— C’est aussi ma pensée, dit Henriette.

— Alors, demanda Jeanne, vous voulez vous faire inscrire pour cette équipe de volontaires ?

— C’est mon désir, en effet. J’en ai fait part au secrétaire du Centre, en lui annonçant ma prochaine visite. Mais je tenais à prendre votre avis avant d’aller le voir.

Maurice, qui jusque là avait gardé le silence, parla à son tour.

— Monsieur Pagnanon, cette décision que vous avez prise vous honore grandement. Nous ne pouvons que vous en estimer davantage. Pour ma part, je crois que vous ne pouvez pas mieux employer ces mois qui vous restent avant de mettre à exécution votre noble projet. J’estime même que vous pourrez le mûrir plus profondément pendant ce sacerdoce fraternel. Je pense enfin qu’il sera très utile que vous ayez donné cette preuve de courage quand viendra pour vous l’heure de la résistance aux lois militaires. On ne pourra pas dire, alors, que vous vous dérobez par lâcheté à la conscription, et ce sera pour vous une grande force morale.

— Je partage absolument la pensée de mon mari, dit Jeanne.

Le jeune homme était rayonnant.

— Ah, mes chers amis, s’écria-t-il, que vous me faites du bien. Je trouve enfin des cœurs qui me comprennent.

— Et qui vous soutiendront dans l’épreuve, ajouta Henriette.

Pierre dit à son tour :

— Je vous envie Pagnanon. Je voudrais me joindre à vous.

— Votre heure viendra, cher Pierre. Généreux