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LETTRE-PRÉFACE


à Jacques Ganuchaud.


Je vous dois bien, cher jeune ami, la dédicace de ce livre, car c’est vous qui m’en avez suggéré l’idée. Que de fois, en effet, en conclusion de nos causeries, lorsque je vous avais retracé les heures vécues au moment de la mobilisation, et les événements des quatre terribles années, que de fois vous m’avez dit : Vous devriez écrire vos mémoires de guerre.

Si ce ne sont pas encore là « mes Mémoires de guerre », ce sont du moins ces mémoires qui m’ont permis d’écrire ce roman. Un roman ! c’en est à peine un, en vérité. Chaque page est un morceau de vie, et la réalité y est sans cesse présente. C’est un roman par la forme ; mais c’est de l’histoire, de la douloureuse histoire, où vous trouverez côte à côte la souffrance de ce qui fut et l’espoir de ce que nous voulons.

On a beaucoup écrit déjà sur la guerre. La vie des combattants a fait l’objet de bien des livres, dans lesquels ils nous ont été présentés, tantôt comme des héros et tantôt comme des martyrs. Mais presque toujours on a oublié la page préliminaire, les heures d’affolement où les hommes, arrachés à leurs amours, à leur travail, à leurs luttes, à la vie saine qui est celle de tous les jours et qui n’a pas d’histoire parce qu’elle est simplement