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NOTES SUR LA CORÉE

senal. Depuis longtemps l’arsenal ne travaille pas, faute d’argent.

La ligne projetée Séoul, San-Do, Pieng-Yang, confiée à des ingénieurs français, est construite sur un trajet d’environ 4 kilomètres ; cette ligne est arrêtée pour le même motif que l’arsenal.

Quelques ingénieurs français ont été chargés par le gouvernement coréen d’étudier certaines régions au point de vue de l’exploitation minière. Les projets sont faits, le terrain étudié, mais toujours même réponse : pas d’exploitation faute d’argent. Il règne, parmi toute la colonie française, un grand mécontentement.

Le service des postes est dirigé par un Français ; il marche régulièrement, ainsi que l’École de droit, également tenue par un de nos compatriotes. L’administration des douanes opère très sérieusement ; le directeur est Anglais, le sous-directeur est Français ainsi que quelques employés. Cette administration vient de faire placer des phares dans les passages dangereux, qui sont nombreux sur les côtes de la Corée.

L’école française de Séoul, dirigée par M. Martel, a déjà fourni plus de 400 lettrés, répandus dans l’armée et les diverses administrations.

Le Coréen apprend très facilement le français ; il s’exprime très bien, presque sans accent ; la géométrie, l’arithmétique, les sciences, tout lui est facile. Faisant un jour passer des examens, j’ai été très étonné de voir des élèves de troisième année écrire sans faute et me donner la solution juste des problèmes posés.

De tous les Français habitant la Corée, M. Martel est celui qui travaille le plus à l’influence française ; très instruit, d’une intelligence remarquable, parlant couramment plusieurs langues, il est d’un dévouement sans bornes pour ses compatriotes et ses élèves. C’est l’Européen le plus influent auprès de l’empereur. Toutes les