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NOTES SUR LA CORÉE

Ces complications ne peuvent manquer de se renouveler, et, un jour ou l’autre, elles se termineront par un conflit entre la Russie et le Japon.

Japon.

Depuis longtemps déjà, le Japon convoite la Corée ; il envahit progressivement les provinces et les ports du Sud. La ville de Fou-San est une colonie entièrement japonaise ; c’est de cette ville que se répandent, dans les provinces du Sud, les nombreux Japonais que l’on rencontre. Dans toute la partie de la Corée comprise entre Séoul et Fou-San, le commerce est à eux. Non contents d’avoir obtenu les chemins de fer, ils travaillent à accaparer le gouvernement coréen au détriment des Européens. Ils viennent de se faire céder la fabrication de la monnaie ; ils essaient même en ce moment de créer un arsenal.

Le Japonais fait en Corée la tache d’huile ; après avoir draîné tout le commerce, il refoule au nord les malheureux Coréens, qu’il traite à peu près en esclaves ; pour lui, la Corée c’est le Japon. Le Japon a besoin de terres pour l’extension de son peuple ; le Japonais une fois maître de la Corée, le Coréen n’existerait plus, il faudrait qu’il disparaisse. Le Coréen s’en aperçoit ; de là, sa haine bien naturelle contre le Japonais.

Influence française.

La colonie française de Corée se compose d’environ 120 Français, y compris les missionnaires. Il existe à Séoul une seule maison de commerce française, c’est la plus importante du commerce européen ; elle est dirigée par M. Rondon, avec succursale à Tchémoul-Po.

Une mission française, sous la direction de M. le capitaine d’artillerie Payeur, fut chargée de créer un ar-