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NOTES SUR LA CORÉE

SITUATION GÉNÉRALE DES PUISSANCES


Russie.

La Russie et le Japon se disputent la Corée[1] ; à en juger d’après ce qui se passe en Mandchourie, où les Russes s’étendent petit à petit, il est probable que la Corée fera partie prochainement des possessions asiatiques du Tsar.

Les provinces septentrionales de la Corée sont entrées, depuis quelque temps, en relations amicales avec les Russes. Depuis 1863, les Coréens ont commencé à émigrer vers le territoire russe de l’Amour. Les Russes encouragent cette émigration ; ils reçoivent les Coréens avec beaucoup d’égards et d’humanité ; ils leur donnent des terres, les aident en tout. Peu à peu, les mœurs, les usages russes s’implantent chez eux ; ils apprécient bien vite la supériorité de la culture européenne. Aujourd’hui, ce ne sont plus des familles, mais parfois des villages entiers qui passent la frontière russe.

Les Coréens sont des hommes tranquilles, soumis, un bon peuple de paysans. La politique russe en Corée est très sage ; le Coréen aime le Russe, tandis qu’il hait le Japonais.

La politique japonaise emploie tous les moyens possibles pour créer des difficultés aux Russes. Les Russes ayant obtenu des concessions de forêts à la frontière chinoise, sur les bords du Ya-Lou, les Japonais leur contestent ce droit. En réponse à leurs réclamations, les Russes ont fait garder leurs travailleurs par des cosaques, sous prétexte que le pays était dangereux.

  1. Ces notes ont été prises en juin 1903.