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NOTES SUR LA CORÉE

Nourriture. — Le cheval fait trois repas par jour : le premier de grand matin avant de partir, le second à midi, le troisième une heure environ après l’arrivée à l’étape.

La nourriture se compose d’une soupe de haricots à raison de 2 litres de grains par repas (soit 6 litres par jour). La soupe, une fois cuite, est servie presque chaude ; après la soupe, une ration de paille hachée, c’est tout.

Le cheval coréen peut manger du grain autre que le haricot, j’en ai fait l’expérience pendant les routes.

Le mafou soigne très bien son cheval ; une fois dessellé ou débâté, l’animal est couvert avec une couverture de feutre et une seconde en paille. Tous les mafous savent ferrer un cheval ; le fer a huit étampures, il est très léger, un peu plus épais en pinces qu’en éponges.

Le prix du cheval coréen varie de 40 à 50 dollars.

Entraînement. — Voulant me rendre compte du fond et de la qualité du cheval coréen, j’ai choisi au hasard vingt chevaux : quatre nous ont servi de montures ; les autres portaient les bagages.

Le poids porté par les chevaux montés était de 88, 60, 67 et 72 kilos, poids des cavaliers, harnachement non compris. Les chevaux portant les bagages portaient en moyenne 60 kilos. À notre petite troupe s’étaient joints deux officiers montés sur des chevaux chinois, un ingénieur français monté sur un australien, enfin le conseiller particulier de l’empereur monté sur un barbe.

Nous avons marché pendant cinq jours à raison de 100 lys par étape, tantôt en plaine dans des rizières, tantôt grimpant sur des montagnes ou traversant des cours d’eau.

J’ai toujours tenu la tête de la colonne. L’allure était le pas ; la vitesse moyenne a été de 6 kilomètres à l’heure ; mon cheval s’en allait gaiement, je n’ai jamais été obligé de le pousser. Le cinquième jour, l’australien