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NOTES SUR LA CORÉE

sont vendus en sous-main par les gardiens. De cette façon, l’effectif n’augmente jamais et la race se bonifie encore moins.

Le climat de la Corée étant sain, tous les animaux s’y portent à merveille ; il s’agit seulement de les nourrir. J’ai monté les australiens et les barbes du palais ; ils sont en parfait état.

On trouve de l’orge presque partout, quelquefois de l’avoine. En tout cas, le cheval européen ne peut être qu’un luxe dans un pays accidenté comme la Corée ; le vrai cheval pratique est le cheval chinois, et mieux encore le cheval du pays.

Le cheval chinois se rencontre dans toutes les provinces ; il a l’énorme avantage de vivre de n’importe quelle nourriture. La gendarmerie coréenne est en partie remontée en chevaux chinois.

Le cheval coréen est autochtone ; sa taille varie de 1m,30 à 1m,35 ; j’en ai cependant rencontré plusieurs de 1m,38, voire même de 1m,40. Presque tous sont de couleur foncée, alezans, noirs, bais ; on en rencontre aussi quelques gris. Les plus beaux sont ceux des cultivateurs ; ils sont mieux soignés et en meilleur état que ceux de la ville. Une des particularités du cheval coréen, c’est qu’il a les naseaux fendus à leur partie supérieure. Les Coréens prétendent que cette opération leur facilite la respiration.

Le cheval coréen porte facilement 80 kilos. Bien souvent il porte davantage. J’ai vérifié plusieurs fois, sur le marché de Séoul, le poids porté par ces animaux ; j’ai rarement trouvé moins de 50 kilos.

Presque tous les transports en Corée se font au moyen des chevaux. Le cheval coréen chargé fait de 5 à 6 kilomètres à l’heure.

L’étape coréenne est de 100 lys, soit 50 kilomètres par jour.