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AVENTURES DU CAPITAINE HATTERAS

viennent se condenser au-dessus des immenses glaciers du nord, et appellent avec une irrésistible violence des masses d’air pour les remplacer. C’est ce qui peut expliquer l’énergie des tempêtes boréales.

Au premier choc du vent, le capitaine et ses compagnons s’étaient arrachés à leur sommeil, prêts à manœuvrer.

La mer se soulevait en lames hautes, à base peu développée ; la chaloupe, ballottée par une violente houle, plongeait dans des gouffres profonds, ou oscillait sur la pointe d’une vague aiguë, en s’inclinant sous des angles de plus de quarante-cinq degrés.

Hatteras avait repris d’une main ferme la barre, qui jouait avec bruit dans la tête du gouvernail ; quelquefois, cette barre, violemment prise dans une em-