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LE DÉSERT DE GLACE

Les trois Anglais revinrent à la ravine, et, le traîneau préparé, on leva le campement. La route fut reprise ; chacun craignait de retrouver encore les traces de la veille ; mais, pendant le reste du chemin, pas un vestige de pas étrangers ou indigènes ne se montra sur le sol. Trois heures après, on arrivait à la côte.

« La mer ! la mer ! dit-on d’une seule voix.

— Et la mer libre ! » s’écria le capitaine.

Il était dix heures du matin.

En effet, l’ouragan avait fait place nette dans le bassin polaire ; les glaces, brisées et disloquées, s’en allaient dans toutes les directions ; les plus grosses, formant des ice-bergs, venaient de « lever l’ancre », suivant l’expression des