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l’avant-bras collé au sternum, les poignets légèrement portés en avant et accompagnant chaque mouvement du pied opposé par un mouvement alternatif. Ils étaient pieds nus. Leur talon, ne touchant jamais le sol, leur laissait l’élasticité nécessaire pour conserver la force acquise. En un mot, tous les mouvements de leur personne se rapportaient et se complétaient.

Fabian arriva près de la cabine.

Au second tour, O’Kelly et Wilmore, toujours sur la même ligne, avaient distancé leurs adversaires époumonés. Ils démontraient avec évidence la vérité de cet axiome que me répétait le docteur :

« Ce n’est pas avec les jambes que l’on court, c’est avec la poitrine ! Du jarret, c’est bien, mais des poumons, c’est mieux ! »

À l’avant-dernier tournant, les cris des spectateurs saluèrent de nouveau leurs favoris. Les excitations, les hourras, les bravos éclataient de toutes parts.