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trop longue qui n’avait pas été exempte d’incidents pénibles. Toutes les lorgnettes étaient braquées sur ce premier échantillon du continent américain, et chacun de le voir avec des yeux différents, à travers ses regrets ou ses désirs. Les Yankees saluaient en lui la mère-patrie. Les sudistes regardaient avec un certain dédain ces terres du Nord, le dédain du vaincu pour le vainqueur. Les Canadiens l’observaient en hommes qui n’ont qu’un pas à faire pour se dire citoyens de l’Union. Les Californiens, dépassant toutes ces plaines du Far-West et franchissant les montagnes Rocheuses, mettaient déjà le pied sur leurs inépuisables placers. Les mormons, le front hautain, la lèvre méprisante, examinaient à peine ces rivages, et regardaient plus loin, dans son désert inaccessible, leur Lac Salé et leur Cité des Saints. Quant aux jeunes fiancés, ce continent, c’était pour eux la Terre promise.

On signala par tribord une petite goëlette.