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l’embrassais comme du pain, tant que je pouvais. Bien méritante, cette pauvre dame-là.


Scène II

SAVINIEN, FRONTIGNAC.
Frontignac.

Ah ! te voilà, gamin.

Savinien.

Mon oncle, Mme Roquamor est chez le portier, elle m’a supplié de lui rapporter sa lettre, n’osant pas venir vous la demander elle-même.

Frontignac.

Elle n’ose pas ? Dieu soit loué ! nous voilà tranquilles. Quant à sa lettre, je l’aurai brûlée.

Savinien.

Mais…

Frontignac.

Rien du tout ! Elle me fait frémir, cette femme-là. Je ne veux pas la voir. Je ne veux pas en parler, je ne veux pas y penser. Elle est chez le portier ? Qu’elle reste chez le portier. Ah ! a-t-il de la veine, le portier. Il ne sait pas comme il va s’amuser tout à l’heure. Le mari doit être à guetter au coin de la rue. Je te parie qu’elle fait déménager le portier.

Savinien.

Ah ! ça, mais, mon oncle…