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tête ou une broche à travers le corps, vous avez une grande chance de nous enterrer tous ; vous vivrez cent ans. (Pendant ces derniers mots, Imbert, tout en jouant avec la plume, a tiré de son portefeuille une feuille de papier, l’a signée et la remettant à Frontignac.) Voilà votre certificat, monsieur.

Frontignac, qui a suivi avec anxiété tout le jeu de la scène précédente, en voyant son dénouement, pousse une exclamation de joie très-bruyante.

Hum !

Imbert.

Oh ! c’est inutile maintenant.

Marcandier.

Cent ans ! (Allant à Carbonnel.) Ah ça ! mais que m’avais-tu donc dit ?

Carbonnel.

Il paraît que je me suis trompé. Réjouissons-nous !

Frontignac.

Cent ans ! ah ! docteur, quelle bonne parole ! Et moi qui avais horreur des médecins. Cent ans ! N’exagérez-vous pas ?… Un peu… voyons…

Imbert, riant.

Une heure ou deux peut-être.

Frontignac

Vous êtes le roi des médecins ! Vous serez mon ami, mon compagnon ! Vous ne me quitterez pas !

Marcandier, à part.

Cet homme est cynique dans l’expansion de son horrible santé.