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un drame en livonie.

vement au transport de la victime. Ce n’était pas qu’il y eût lieu de faire de nouvelles constatations à Riga.

Le docteur Hamine avait minutieusement relevé dans son procès-verbal la nature et la forme de la blessure, et les empreintes du coup de couteau à son orifice extérieur.

Mais M. Frank Johausen tenait à ce que les funérailles du garçon de banque fussent faites dans la ville, funérailles, commandées par la pitié et la sympathie, qui seraient entièrement à la charge de sa maison.

Dès la matinée du 16, le major Verder se présenta au cabinet de son chef hiérarchique, le colonel de police Raguenof. Ce fonctionnaire attendait impatiemment d’être mis au courant de l’affaire afin de lancer ses meilleurs limiers sur la piste du meurtrier, si quelques indications le permettaient. On verrait plus tard s’il serait nécessaire d’en référer au gouverneur des provinces. Jusqu’à plus ample information, il semblait bien qu’il ne s’agissait que d’un crime de droit commun, un assassinat suivi de vol.

Le major rapporta tous les détails de l’enquête au colonel Raguenof, les circonstances dans lesquelles le crime avait été commis, les indices relevés au cours des perquisitions, les constatations qui avaient été faites par le docteur Hamine.

« Je vois, lui répondit le colonel, que vos soupçons visent plus particulièrement ce voyageur qui a passé la nuit dans l’auberge…

— Très particulièrement, mon colonel.

— Le cabaretier Kroff n’a pas eu une attitude suspecte pendant l’enquête ?…

— Il venait naturellement à l’esprit qu’il pouvait être l’assassin, répondit le major, bien qu’il n’y ait rien à reprendre dans ses antécédents. Mais, après les traces observées à la fenêtre de la chambre de ce voyageur, dont le départ a été si matinal ; après