Page:Verne - Un capitaine de quinze ans, Hetzel, 1878.djvu/73

Cette page a été validée par deux contributeurs.
63
PRÉPARATIF

« Hercule, dit alors Dick Sand, je vous charge spécialement de veiller sur cet homme !

— Je veillerai », répondit simplement Hercule, dont les deux énormes poings se fermèrent en signe d’assentiment.

Mrs Weldon et Dick Sand reportèrent alors leurs regards sur la baleinière, qu’enlevaient rapidement ses quatre avirons.

Ce n’était plus qu’un point sur la mer.


CHAPITRE VIII

la jubarte.


Le capitaine Hull, baleinier expérimenté, ne devait rien laisser au hasard. La capture d’une jubarte est chose difficile. Nulle précaution ne doit être négligée. Nulle ne le fut en cette circonstance.

Et tout d’abord, le capitaine Hull manœuvra de manière à accoster la baleine sous le vent, afin qu’aucun bruit ne pût lui déceler l’approche de l’embarcation.

Howik dirigea donc la baleinière suivant la courbe assez allongée que dessinait ce banc rougeâtre au milieu duquel flottait la jubarte. On devait ainsi la tourner.

Le maître d’équipage, préposé à cette manœuvre, était un marin de grand sang-froid, qui inspirait toute confiance au capitaine Hull. Il n’y avait à craindre de lui ni une hésitation, ni une distraction.

« Attention à gouverner, Howik, dit le capitaine Hull. Nous allons essayer de surprendre la jubarte. Ne nous démasquons que lorsque nous serons à portée de la harponner.

— C’est entendu, monsieur, répondit le maître d’équipage. Je vais suivre le contour de ces eaux rougeâtres, de manière à nous tenir toujours sous le vent.

— Bien ! dit le capitaine Hull. — Garçons, le moins de bruit possible en nageant. »

Les avirons, soigneusement garnis de paillets, manœuvraient à la muette.

L’embarcation, adroitement dirigée par le maître d’équipage, avait atteint le