En parlant ainsi, Negoro, dont le calme apparent n’était que le résultat d’un immense effort, avait approché sa figure de Dick Sand ; sa face, devenue subitement féroce, le touchait de si près, qu’on eût cru qu’il allait le dévorer. La fureur de ce coquin ne put se contenir plus longtemps :
« À chacun son tour ! s’écria-t-il soudain dans le paroxysme de la fureur que surexcitait en lui le calme de sa victime. Aujourd’hui, c’est moi qui suis le capitaine, moi qui suis le maître ! Ta vie de mousse manqué est dans mes mains.
— Prends-la, lui répondit Sand sans s’émouvoir. Mais sache-le, il est au ciel un Dieu vengeur de tous les crimes, et ta punition n’est pas loin !
— Si Dieu s’occupe des humains, il n’est que temps qu’il s’occupe de toi !