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UN CAPITAINE DE QUINZE ANS

mer, dans cet intervalle que les étais de grand foc et de clin-foc laissaient libre.

Dick Sand regarda attentivement le point indiqué, et aussitôt, d’une voix forte, il cria :

« Une épave, au vent à nous, par tribord devant ! »


CHAPITRE III

l’épave.


Au cri poussé par Dick Sand, tout l’équipage fut sur pied. Les hommes qui n’étaient pas de quart montèrent sur le pont. Le capitaine Hull, quittant sa cabine, se dirigea vers l’avant.

Mrs Weldon, Nan, l’indifférent cousin Bénédict lui-même, vinrent s’accouder sur la lisse de tribord, de manière à bien voir l’épave signalée par le jeune novice.

Seul, Negoro n’abandonna pas la cabane qui lui servait de cuisine, et de tout l’équipage, comme toujours, il fut le seul que la rencontre d’une épave ne parut pas intéresser.

Tous regardaient alors avec attention l’objet flottant, que les lames berçaient à trois milles du Pilgrim.

« Eh ! qu’est-ce que cela pourrait bien être ? disait un matelot.

– Quelque radeau abandonné ! répondait un autre.

– Peut-être se trouve-t-il sur ce radeau de malheureux naufragés ? dit Mrs Weldon.

– Nous le saurons, répondit le capitaine Hull. Mais cette épave n’est pas un radeau. C’est une coque renversée sur le flanc…

– Eh ! ne serait-ce pas plutôt quelque animal marin, quelque mammifère de grande taille ? fit observer cousin Bénédict.

– Je ne le pense pas, répondit le novice.

À ton idée, qu’est-ce donc, Dick ? demanda Mrs Weldon.

– Une coque renversée, ainsi que l’a dit le capitaine, mistress Weldon. Il semble même que je vois sa carène de cuivre briller au soleil.