coup partait, l’arme avait été rapidement détournée par Harris, et Dick Sand, si adroit qu’il fût, avait manqué son but.
« Pas de coup de feu ! pas de coup de feu ! avait dit l’Américain.
— Ah çà ! mais ce sont des girafes ! s’écria Dick Sand, sans répondre autrement à l’observation d’Harris.
— Des girafes ! répéta Jack, en se redressant sur la selle du cheval. Où sont-elles, les grandes bêtes ?
— Des girafes ! répondit {{Mrs|Weldon}. Tu te trompes, mon cher Dick. Il n’y a pas de girafes en Amérique.
— En effet, dit Harris, qui paraissait assez surpris, il ne peut y avoir de girafes dans ce pays !
— Mais alors ?… fit Dick Sand.
— Je ne sais vraiment que penser ! répondit Harris. Vos yeux, mon jeune ami, ne vous ont-ils pas abusé, et ces animaux ne seraient-ils pas plutôt des autruches ?
— Des autruches ! répétèrent Dick Sand et Mrs Weldon en se regardant, très surpris.
— Oui ! de simples autruches, répéta Harris.
— Mais les autruches sont des oiseaux, reprit Dick Sand, et, par conséquent, elles n’ont que deux pattes !
— Eh bien, répondit Harris, j’ai précisément cru voir que ces animaux qui viennent de s’enfuir si rapidement étaient des bipèdes !
— Des bipèdes ! répondit le novice.
— Il me semble bien avoir aperçu des animaux à quatre pattes, dit alors Mrs Weldon.
— Moi aussi, ajouta le vieux Tom, dont Bat, Actéon et Austin confirmèrent les paroles.
— Des autruches à quatre pattes ! s’écria Harris en éclatant de rire. Voilà qui serait plaisant !
— Aussi, reprit Dick Sand, avons-nous cru que c’étaient des girafes, et non des autruches.
— Non, mon jeune ami, non ! dit Harris. Vous avez certainement mal vu. Cela s’explique par la rapidité avec laquelle ces animaux se sont enfuis. D’ailleurs, il est arrivé plus d’une fois à des chasseurs de se tromper comme vous et de la meilleure foi du monde ! »
Ce que disait l’Américain était fort plausible. Entre une autruche de grande taille et une girafe de taille moyenne, vues à une certaine distance, il est