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UN CAPITAINE DE QUINZE ANS

commence avec le mois d’avril, et il faut autant que possible que vous ayez auparavant atteint l’hacienda de San-Felice. En somme, le chemin à travers la forêt est encore le plus court et peut-être aussi le plus sûr. Il est moins exposé que la côte aux incursions des Indiens nomades, qui sont d’infatigables pillards.

— Tom, mes amis, répondit Dick Sand en se retournant vers les noirs, il ne nous reste plus qu’à faire les préparatifs du départ. Choisissons donc, parmi les provisions du bord, celles qui peuvent le plus aisément se transporter, et faisons des ballots, dont chacun prendra sa part.

— Monsieur Dick, dit Hercule, si vous le voulez, je porterai bien la charge tout entière !

— Non, mon brave Hercule ! répondit le novice. Il vaut mieux que nous nous partagions le fardeau.

— Vous êtes un vigoureux compagnon, Hercule, dit alors Harris, qui regardait le nègre comme si celui-ci eût été à vendre. Sur les marchés d’Afrique, vous auriez valu cher !

— Je vaux ce que je vaux, répondit Hercule en riant, et les acheteurs n’ont qu’à bien courir, s’ils veulent m’attraper ! »

Tout était convenu, et, pour hâter le départ, chacun se mit à la besogne. Il n’y avait, d’ailleurs, à se préoccuper du ravitaillement de la petite troupe que pour le voyage du littoral à l’hacienda, c’est-à-dire pendant une dizaine de jours de marche.

« Mais, avant de partir, monsieur Harris, dit Mrs Weldon, avant d’accepter votre hospitalité, je vous prierai d’accepter la nôtre. Nous vous l’offrons de bon cœur !

— J’accepte, mistress Weldon, j’accepte avec empressement ! répondit gaiement Harris.

— Dans quelques minutes, notre déjeuner sera prêt.

— Bien, mistress Weldon. Je vais profiter de ces dix minutes pour aller reprendre mon cheval et l’amener ici. Il aura déjeuné, lui !

— Voulez-vous que je vous accompagne, monsieur ? demanda Dick Sand à l’Américain.

— Comme vous voudrez, mon jeune ami, répondit Harris. Venez ! Je vous ferai connaître le bas cours de cette rivière. »

Tous deux partirent.

Pendant ce temps, Hercule fut envoyé à la recherche de l’entomologiste. Cousin Bénédict s’inquiétait bien, ma foi, de ce qui se passait autour de lui ! Il