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UN CAPITAINE DE QUINZE ANS

Les noirs ne regrettaient pas d’être débarrassés de sa personne, mais, ainsi que venait de le dire Mrs Weldon, peut-être était-il plus à craindre encore de loin que de près ! Et puis, comment expliquer que Negoro voulût s’aventurer seul dans cette contrée inconnue ? S’était-il donc égaré, et cherchait-il inutilement, dans cette obscure nuit, le chemin de la grotte ?

Mrs Weldon et Dick Sand ne savaient que penser. Quoi qu’il en soit, on ne pouvait, pour attendre Negoro, se priver d’un repos si nécessaire à tous.

En ce moment, le chien, qui courait sur la grève, aboya avec force.

« Qu’a donc Dingo ? demanda Mrs Weldon.

— Il faut absolument le savoir, répondit le novice. Peut-être est-ce Negoro qui revient ! »

Aussitôt, Hercule, Bat, Austin et Dick Sand se dirigèrent vers l’embouchure de la rivière.

Mais, arrivés à la berge, ils ne virent et n’entendirent rien. Dingo, maintenant, se taisait.

Dick Sand et les noirs revinrent à la grotte.

La couchée fut organisée le mieux possible. Chacun des noirs se disposa à veiller à tour de rôle au dehors.

Mais Mrs Weldon, inquiète, ne put dormir. Il lui semblait que cette terre, si ardemment désirée, ne lui donnait pas ce qu’elle en avait pu espérer, la sécurité pour les siens et le repos pour elle.


CHAPITRE XV

harris.


Le lendemain, 7 avril, Austin, qui était de garde au lever du jour, vit Dingo courir, en aboyant, vers la petite rivière. Presque aussitôt, Mrs Weldon, Dick Sand et les noirs sortirent de la grotte.

Décidément, il y avait quelque chose.

« Dingo a senti un être vivant, homme ou bête, dit le novice.

— En tout cas, ce n’est pas Negoro, fit observer Tom, car Dingo aboierait avec fureur.

— Si ce n’est pas Negoro, où peut-il être ? demanda Mrs Weldon, en jetant