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le numéro 9672.

je vous dis là, croyez-le, est le résultat de sérieuses réflexions. De plus, savez-vous si les instructions données au Viken ne lui laissaient pas une certaine latitude pour porter sa cargaison en quelque autre port, suivant les demandes du marché ?

– Ole l’aurait écrit ! répondit Hulda, qui ne pouvait se rattacher même à cet espoir.

– Qui prouve qu’il n’a pas écrit ? reprit le professeur. Et, s’il l’a fait, ce ne serait plus le Viken qui aurait du retard, ce serait le courrier d’Amérique. Supposez que le navire de Ole ait dû aller en quelque port des États-Unis, cela expliquerait comment aucune de ses lettres n’est encore arrivée en Europe !

– Aux États-Unis… monsieur Sylvius ?

– Cela se voit quelquefois, et il suffit de manquer un courrier pour laisser ses amis longtemps sans nouvelles… En tout cas, il y a une chose très simple à faire, c’est de demander des renseignements aux armateurs de Bergen. – Les connaissez-vous ?

– Oui, répondit Joël, messieurs Help frères.

– Help frères, Fils de l’Aîné ? s’écria Sylvius Hog.

– Oui !

– Mais moi aussi je les connais ! Le plus jeune, Help junior, comme on dit, bien qu’il ait mon âge, est un de mes bons amis. Nous avons souvent dîné ensemble à Christiania ! Help frères, mes enfants ! Ah ! je saurai par eux tout ce qui concerne le Viken. Je vais leur écrire aujourd’hui même, et, s’il le faut, j’irai les voir.

– Que vous êtes bon, monsieur Sylvius ! répondirent à la fois Hulda et Joël.

– Ah ! pas de remerciements, s’il vous plaît ! Je vous le défends bien ! Est-ce que je vous ai remerciés, moi, pour ce que vous avez fait là-bas ?… Comment, je trouve l’occasion de vous rendre un petit service, et vous voilà tout en l’air !

– Mais vous parliez de partir pour retourner à Christiania, fit observer Joël.

– Eh bien, je partirai pour Bergen, s’il est indispensable que j’aille à Bergen !