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le numéro 9672.


– Il me semble que nous devrions nous marier !

– Je le crois aussi.

– Cela serait convenable, ajouta dame Hansen, comme si c’eût été une affaire discutée depuis longtemps déjà.

– En effet, et de cette façon, Ole, répliqua Joël, je deviendrais tout naturellement ton beau-frère.

– Oui, dit Ole, mais il est probable, mon Joël, que je ne t’en aimerai que davantage…

– Si c’est possible !

– Tu le verras bien !

– Ma foi, je ne demande pas mieux ! répondit Joël, qui vint serrer la main de Ole.

– Ainsi, c’est entendu, Hulda ? demanda dame Hansen.

– Oui, ma mère, répondit la jeune fille.

– Tu le penses bien, Hulda, reprit Ole. Il y a beau temps que je t’aime sans le dire !

– Moi aussi, Ole !

– Comment cela m’est venu, je ne le sais guère.

– Ni moi.

– Sans doute, Hulda, c’est en te voyant chaque jour plus belle, et bonne de plus en plus…

– Tu vas un peu loin, mon cher Ole !

– Mais non, et je peux bien te dire cela, sans te faire rougir, puisque c’est vrai ! Est-ce que vous ne vous étiez pas aperçue, dame Hansen, que j’aimais Hulda ?

– Un peu.

– Et toi, Joël ?

– Moi ?… beaucoup !

– Franchement, répondit Ole en souriant, vous auriez bien dû me prévenir !

– Mais tes voyages, Ole, demanda dame Hansen, est-ce qu’ils ne te paraîtront pas trop pénibles, une fois que tu seras marié ?