Page:Verne - Un billet de loterie - suivi de Frritt-Flacc, 1886.djvu/176

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170
un billet de loterie.


– Oui !… Oui !… répondit Sylvius Hog. Un joli bijou, mais un peu prétentieux, peut-être, pour ma modeste Hulda ! En vérité, je préférerais les rondelles que vous m’avez montrées tout à l’heure, ainsi que la croix de suspension ! Sont-elles donc tellement spéciales aux parures de noces qu’on ne puisse en faire cadeau à une jeune fille ?

– Monsieur Hog, répondit M. Benett, le Storthing n’a pas encore fait de loi à cet égard !… C’est sans doute une lacune…

– Bon, bon, monsieur Benett, nous arrangerons cela ! En attendant, je prends toujours la croix et les rondelles !… Et puis, enfin, ma petite Hulda peut se marier un jour !… Bonne et charmante comme elle est, l’occasion ne lui manquera pas d’utiliser ces parures !… C’est donc décidé, je les prends et je les emporte !

– Bien, monsieur Hog.

– Est-ce que nous aurons le plaisir de vous voir au tirage de la loterie, monsieur Benett ?

– Certainement.

– Je crois que cela sera très intéressant.

– J’en suis sûr.

– À bientôt, monsieur Benett, à bientôt.

– À bientôt, monsieur Hog.

– Tiens ! fit le professeur en se penchant au-dessus d’une vitrine. Voilà deux jolis anneaux que je n’avais pas vus !

– Oh ! Ceux-là ne peuvent vous convenir, monsieur Hog. Ce sont des anneaux gravés que le pasteur met au doigt des mariés, pendant la cérémonie…

– Vraiment ?… Bah ! je les prends tout de même !

– À bientôt, monsieur Benett, à bientôt. »

Sylvius Hog sortit, et, d’un pas léger — un pas de vingt ans — il se dirigea vers l’Hôtel Victoria. Arrivé sous le vestibule, il aperçut tout d’abord ces mots Fiat lux, qui sont inscrits en exergue sur la lanterne du gaz.

« Eh ! se dit-il, ce latin-là est de circonstance ! Oui ! Fiat lux !… Fiat lux ! »