– C’est une bague en doublé, avec glands mobiles, dont le tintement est fort agréable.
– Très joli ! répondit Sylvius Hog, en essayant la bague à l’extrémité de son petit doigt. Mettez toujours cette bague de côté, monsieur Benett, et voyons autre chose.
– Bracelets ou colliers ?
– Un peu de tout, si vous permettez, monsieur Benett, un peu de tout ! Ah ! ceci ?…
– Ce sont des rondelles qui se portent par paires au corsage. Voyez-vous l’effet du cuivre sur ce fond de laine rouge plissée ? C’est de très bon goût, sans atteindre de trop hauts prix.
– Charmant, en effet, monsieur Benett. Mettons encore cet ornement de côté.
– Seulement, monsieur Hog, je vous ferai observer que ces rondelles sont absolument réservées aux parures des jeunes mariées… le jour des noces… et que…
– Par saint Olaf ! vous avez raison, monsieur Benett, vous avez bien raison ! Ma pauvre Hulda ! Ce n’est malheureusement pas Ole qui lui fait ce cadeau, c’est moi, et ce n’est plus à une fiancée que je vais l’offrir !…
– En effet, monsieur Hog !
– Voyons donc d’autres bijoux qui soient à l’usage d’une jeune fille. Ah ! cette croix, monsieur Benett ?
– C’est une croix de suspension, avec disques concaves qui résonnent à chaque mouvement du cou.
– Fort joli !… Fort joli !… Mettez cela à part, monsieur Benett. Quand j’aurai visité toutes vos vitrines, nous ferons notre choix…
– Oui, mais…
– Encore un mais ?
– Cette croix, c’est celle que portent les mariées de la Scanie, en se rendant à l’église…
– Diable, monsieur Benett !… Il faut bien avouer que je n’ai pas la main heureuse !