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le numéro 9672.

que je possède pour retrouver Ole Kamp et le ramener à sa fiancée Hulda Hansen !

Et Sylvius Hog raconta par le détail son aventure du Rjukanfos. Il dit de quelle façon cet intrépide Joël et sa sœur avaient risqué leur vie pour lui venir en aide, et comment, sans leur intervention, il n’aurait pas aujourd’hui le plaisir d’être l’hôte de son ami Help.

L’ami Help, on l’a dit, était un esprit peu enclin à se payer d’illusions ; mais il n’était point opposé à ce que l’on tentât même l’inutile, même l’impossible, quand il s’agissait d’une question d’humanité. Il approuva donc finalement ce que voulait tenter Sylvius Hog.

« Sylvius, répondit-il, je vous seconderai de tout mon pouvoir. Oui ! Vous avez raison ! N’y eût-il qu’une faible chance de retrouver quelque survivant du Viken, et, entre autres, ce brave Ole dont la fiancée vous a sauvé la vie, il ne faut pas la négliger !

– Non, Help, non, répondit le professeur, cette chance ne fût-elle que d’une sur cent mille !

– Aujourd’hui même, Sylvius, je réunirai dans mon cabinet les meilleurs marins de Bergen. Je ferai appel à tous ceux qui ont navigué ou naviguent habituellement dans les parages de l’Islande et de Terre-Neuve. Nous verrons ce qu’ils conseilleront de faire…

– Et ce qu’ils conseilleront de faire, nous le ferons ! répondit Sylvius Hog avec son ardeur si communicative. J’ai l’appui du gouvernement. Je suis autorisé à faire concourir un de ses avisos à la recherche du Viken, et je compte bien que personne n’hésitera, quand il s’agira de s’adjoindre à une pareille œuvre !

– Je vais au bureau de la Marine, dit Help junior.

– Voulez-vous que je vous accompagne ?

– C’est inutile ! Vous devez être fatigué…

– Fatigué !… moi !… à mon âge !…

– N’importe. Reposez-vous, mon cher et toujours jeune Sylvius, en m’attendant ici ! »

Le jour même, il y eut une réunion de capitaines marchands, de marins