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le numéro 9672.

soixante jours par an. Mais, pour être clos et couvert, on eût difficilement trouvé une maison mieux aménagée que l’hospitalière maison de Help junior. Quant à l’accueil qu’y reçut Sylvius Hog, nulle part il n’aurait pu être plus chaud, plus cordial, plus démonstratif. Son ami s’empara de sa personne comme d’un colis précieux qu’il prenait en consignation, qu’il emmagasina avec soin, et qu’il ne délivrerait plus que contre un reçu en bonne et due forme.

Immédiatement, Sylvius Hog fit connaître le but de son voyage à Help junior. Il lui parla du Viken. Il lui demanda si aucune nouvelle n’en était arrivée depuis sa dernière lettre. Les marins de l’endroit le considéraient-ils comme perdu corps et biens ? Ce naufrage, qui mettait en deuil plusieurs familles de Bergen, n’avait-il pas amené les autorités maritimes à commencer des recherches ?

« Et comment le pourrait-on, répondit Help junior, puisqu’on ne sait quel est le lieu du naufrage ?

– Soit, mon cher Help, et c’est précisément parce qu’on l’ignore qu’il faut chercher à le connaître.

– À le connaître ?

– Oui ! Si on ne sait rien de l’endroit où a sombré le Viken, on sait, du moins, quel est l’endroit où le document a été recueilli par le navire danois. Il y a là donc un indice certain que nous serions coupables de négliger.

– Quel est cet endroit ?

– Écoutez-moi, mon cher Help ! »

Sylvius Hog communiqua alors les nouveaux renseignements que lui avait fait parvenir en dernier lieu la Marine, et les pleins pouvoirs qu’elle lui donnait pour les utiliser.

La bouteille qui renfermait le billet de loterie de Ole Kamp avait été trouvée, le 5 juin, par le brick-goélette Christian, capitaine Mosselman, d’Elseneur, à deux cents milles dans le sud-ouest de l’Islande, les vents soufflant du sud-est.

Ce capitaine avait aussitôt pris connaissance du document, comme il le