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seconde patrie.


Un trois-mâts, amures à bâbord, manœuvrait pour doubler ce cap, qui fut appelé depuis le cap de la Délivrance.

À la corne d’artimon de ce navire battait le pavillon de la Grande-Bretagne.

Mmes Zermatt et Wolston, Jenny, Annah, Doll, Suzan venaient de sortir du hangar, levant les mains vers le ciel dans un élan de reconnaissance.

« Et ces bandits ?… demanda Fritz.

– En fuite !… répondit Jack, qui venait de se laisser glisser le long du mât de pavillon.

– Oui… en fuite, ajouta John Block, et s’ils ne détalent pas assez vite, aidons-les avec nos derniers boulets de quatre !… »

En effet, surpris par les détonations venues du nord, épouvantés à l’apparition du navire qui tournait la pointe, les sauvages s’étaient précipités du côté de la mer où les attendaient leurs pirogues. Dès qu’ils s’y furent embarqués, elles débordèrent à grands coups de pagaies et prirent le large en se dirigeant vers le cap de l’Est.

Le bosseman et Jack rentrés sous le hangar braquèrent les deux pièces en cette direction, et trois pirogues, coupées en deux, coulèrent sur place.

Au moment où le bâtiment, donnant à pleines voiles dans le bras de mer, laissait porter sur l’îlot du Requin, les projectiles de ses grosses pièces se joignirent à ceux de la batterie. La