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seconde patrie.

costage de la chaloupe sur la côte méridionale de l’île, et si cette excursion eût été continuée au delà de la chaîne, il s’en serait fallu de peu qu’on eût rencontré le capitaine Gould à la baie des Tortues. Et si cette rencontre avait eu lieu, que de chagrins, que d’inquiétudes, que de tourments auraient été épargnés de part et d’autre !… Mais M. Wolston et les deux frères, on le sait, ne s’aventurèrent pas à travers l’aride plateau qui s’étendait au sud et ils reprirent la direction de la vallée de Grünthal.

Ce que l’on sait également, c’est que Jack, emporté par son furieux désir de capturer un jeune éléphant, était tombé au milieu d’un campement de sauvages, lesquels le firent prisonnier. Après s’être échappé de leurs mains, il avait rapporté cette grave nouvelle qu’une bande d’indigènes avait débarqué sur la côte orientale de l’île.

Ce que furent les craintes des familles, les résolutions auxquelles on s’arrêta en prévision d’une attaque contre Felsenheim, la surveillance qui dut être organisée jour et nuit, il n’y a pas lieu de revenir là-dessus.

Du reste, pendant trois mois, aucune alerte ne se produisit. Les sauvages ne parurent ni du côté du cap de l’Est, ni par l’intérieur de la Terre-Promise. On pouvait même croire qu’ils avaient définitivement quitté l’île.

Toutefois, ce qui ne laissait pas d’être aussi inquiétant, c’est que la Licorne, qui aurait dû